Incapable de contrôler son propre souffle
Incapable de retenir les cris se dégorgeant
D'une bouche saignant des cendres de haine
Les mains enchaînées par des fers corrodés
Et forgée d'une amertume intemporelle
S'entraînant dans la plus sombre des errances
Et se délectant de la vive douleur
Qui ronge cе corps déjà stigmatisé
Estropié demeure cеlui
Qui se verra bientôt dépérir
L'air macabre atterré dans les poumons
Porte le parfum du tourment
Craignant la brûlure du dernier et ultime cri
Suppliant de suffoquer au fond du charnier
Les liens tranchants condamnent le presque-défunt
A une détresse infâme et forgée dans l'éternel
S'abreuvant de ce qui reste d'éthéré
Dans l'air embrasé de pleurs austères
Dérivant vers des fossés dépourvus
De quelconque source de lumière
Le destin n'a point de sens ni de raison désormais
L'inconnu sinistre à venir faisant face à l'astre
Une rafale de sanglots se mélange aux effluves sanguinaires
Engendrées par lames et massues et fers incandescents
Une fumée de peau et de tissus répugne une foule
Comblée par un spectacle qui n'a d'attrayant que le nom
Captivée par les mouvements du sujet
Vieillards et enfants contemplent d'un oeil pervers
Le martyr servant d'exemple à toute la galerie
Pétrifiera et convaincra ceux dont les idées rêvent de liberté