La bulle inorganique
Dans laquelle je transpire,
Livré aux doigts spongieux
Des spectres du dégoût,
Colle à mon corps saignant,
Tel un lourd placenta,
Camisole de chairs
Epaisses et suintantes.
Je ne puis supporter, Aujourd'hui, la présence,
D'autres consciences qui,
Communiquant, me souillent.
Je m'enfuis et m'efface,
Et mon intimité
Engendre l'absolue
Répulsion viscérale.
Dans ma tête la bulle
De mercure s'éparpille.
Je ne peux retenir
Ce " je ", qui se fragmente,
Qui coule par mes yeux,
Mon s**e et mes narines;
Mais le foyer souffrant,
Toujours nauséeux, vit.
Je crache et je vomis
Au visage de l'Homme,
Et sur mon âme hideuse,
Je m'a**ieds et défèque.
Hypocrisie malsaine,
Et vulgaire irrespect,
Lourdes illusions creuses
Dont on ne s'affranchit...
J'ai cette répugnance
Pour la chair, le mélange,
Le grand combat intime,
La violence sensuelle;
Pour la viande qui coule,
Pilonnée, réceptacle,
De ces larmes de sève
Qui giclent d'autres viandes.
Tout m'est insupportable:
L'ouverture des paupières,
La compagnie humaine,
Et la mienne avant tout.
Du monde, je m'isole,
Et m'estompe et m'oublie.
Je veux mourir enfin.
Je hais ce que je suis.