Sa main pend inerte
Le long du drap blanc
Maculé de sang
Onctueux de ses pertes.
Immobilité
Je fais ta louange.
Ce corps m'est donné
Semblable à un ange.
Je ferme les yeux
Et pose mes mains.
Tout n'est plus que chair.
L'odeur est putride.
La rigidité
A gagné nos corps.
L'un par l'érection,
L'autre par la mort.
Je renifle alors
Les entrailles mortes
d'où s'échappe encore
Un ruisseau d'humeurs.
Le désir atroce
De lécher ses lèvres
Me force à goûter
Ces liqueurs intimes.
Je pénètre enfin
Au fond d'une charogne,
Dans l'acte divin
De l'amour de coeur.
Le combat fait rage.
La vie se déchaîne.
Et soudain l'orgasme
Interrompt le rut.
Le corps du vivant
Retombe, vaincu,
Sur le tas de viande
Tout gorgé de vie.
Je suis nécrophile.
Je suis magicien.
J'insufle la vie
Dans le corps des morts.