(Monique Andrée Serf) C'est parce que ton épaule à mon épaule Ta bouche à mes cheveux et ta main sur mon cou. C'est parce que, dans mes reins, quand ton souffle me frôle C'est parce que tes mains, c'est parce que joue à joue C'est parce qu'au matin, c'est parce qu'à la nuit Quand tu dis "viens", je viens, tu souris, je souris. C'est parce qu'ici ou là, dans un autre pays Pourvu que tu y sois, c'est toujours mon pays. C'est parce que je t'aime, que je préfère m'en aller. C'est mieux, bien mieux, de se quitter Avant que ne meure le temps d'aimer. C'est parce que j'ai peur de voir s'endeuiller Les minutes, les heures, les secondes pa**ées. C'est parce que je sais qu'il faut un presque rien Pour défaire une nuit et se perdre au matin. Je ne laisserai pas pencher sur notre lit Ni l'ombre d'un regret, ni l'ombre d'un ennui.
Je ne laisserai pas mourir au fil des jours Ce qui fut toi et moi, ce qui fut notre amour. Pour qu'il ne soit jamais, emporté par le temps Je l'emporte moi-même, il restera vivant. Oh! Laisse-moi, je t'aime mais je préfère m'en aller. C'est mieux, tu sais, de se quitter avant que ne meure le temps d'aimer. J'en ai vu, comme nous, qui allaient à pas lents Et portaient leur amour comme on porte un enfant. J'en ai vu, comme nous, qui allaient à pas lents Et tombaient à genoux, dans le soir finissant. Je les ai retrouvés, furieux et combattant Comme deux loups blessés, que sont-ils maintenant? Ça, je ne veux pas, je t'aime, je ne veux pas nous déchirer. C'est mieux, tu sais, de nous quitter avant que ne meure le temps d'aimer. C'est mieux, bien mieux, de nous quitter Avant que ne meure le temps d'aimer...