(Andrias Andrians/Lina Andrians/Jacqueline Misrahi)
Je vais vous raconter, avant de vous quitter
L'histoire d'un p'tit village près de Napoli
Nous étions quatre amis au bal tous les samedis
À jouer, à chanter toute la nuit
Giorgio à la guitare, Sandro à la mandoline
Moi, je dansais en frappant du tambourin
Mais tous ceux qui venaient, c'était pour écouter
Celui qui faisait battre tous les cœurs
Et quand il arrivait, la foule s'écriait
Arriva, Gigi l'Amoroso, croqueur d'amour
L'œil de velours comme une caresse
Gigi l'Amoroso, toujours vainqueur
Parfois sans cœur mais jamais sans tendresse
Partout, c'était la fête quand il chantait
Zaza, luna caprese, o sole mio
Gigi Giuseppe mais tout le monde l'appelait Gigi l'Amour
Et les femmes étaient folles de lui, toutes
La femme du boulanger, qui fermait sa boutique
Tous les mardis pour aller...
La femme du notaire qui était une sainte
Et qui ne vais jamais tromper son mari auparavant
Et la veuve du colonel, la veuve du colonel
Qui ne porta plus le deuil parce qu'il n'aimait pas le noir.
Toutes, je vous dis, même moi, mais moi
Gigi aimait trop sa liberté, jusqu'au jour où...
Une riche américaine, à grands coups de "je t'aime"
Lui proposa d'aller jusqu'à Hollywood
Tu seras le plus beau de tous les Caruso
Lui disait-elle jusqu'à en perdre haleine
Nous voilà à la gare, avec tous nos mouchoirs
Le cœur serré, émus par ce grand départ
Pourtant on était fier qu'il dépa**e nos frontières
Gigi partait conquérir l'Amérique
Et quand il arriva, le village était là
Arriva, Gigi l'Amoroso, croqueur d'amour
L'œil de velours comme une caresse
Gigi l'Amoroso, toujours vainqueur
Parfois sans cœur mais jamais sans tendresse
Et là, devant la foule, il a chanté
Zaza, luna caprese, o sole mio
Gigi, quand le train est disparu, nous sommes tous rentrés chez nous
Et le lendemain, le village n'était plus le même
La femme du boulanger refusa d'allumer son four
La femme du notaire, par désespoir pris plusieurs amants
Et la femme du colonel ferma ses persiennes
Et reprit le deuil pour la seconde fois
Oui, le village avait bien changé et moi...
Des années ont pa**é, cinq hivers, cinq étés
No news, c'était good news on nous avait dit
Il a fallu dû prendre du courage et du temps
Pour arriver à continuer sans lui
Et malgré son absence, la nuit dans le silence
Oubliant nos costumes et nos instruments
On entendait venir comme une larme un soupir
Du fond de la salle cette mélodie
Croqueur d'amour, l'œil de velours comme une caresse
Gigi, Gigi, c'est toi là-bas dans le noir ? Attends, laisse-moi te regarder
Mais tu pleures ? Tu pleures Gigi ! Ça n'a pas été là-bas, hein
Et alors, et alors, qu'est ce qu'ils comprennent
Ces Américains à part le rock et le twist, hein ?
Ma Gigi, qu'est-ce que tu croyais, devenir comme ça Gigi l'Americano
E invece no, tu sei Giuseppe Fabrizio Luca Santini et tu es Napolitain.
Écoute, Giorgio s'est mis à la guitare
Attends, Sandro est là aussi
Mais, mais tu ne peux pas t'en aller comme ça
Ici tu es chez toi, ici tu es le roi.
Tu entends ? Tu les entends Gigi, ils sont tous là !
Ils ont dû te reconnaître à la gare
Chante Gigi, chante, c'est ton public
Chante pour eux, chante pour moi qui n'ai jamais su te parler
Oui, vas-y, bravo Gigi, chante
Arriva, Gigi l'Amoroso, croqueur d'amour
L'œil de velours comme une caresse
Gigi l'Amoroso, toujours vainqueur
Parfois sans cœur mais jamais sans tendresse
Partout, c'était la fête quand il chantait
Zaza, luna caprese, o sole mio.