Quand il est parti, y avait comme des cloches Qui sonnaient en moi à toute volée Comme un souvenir au mur qu'on décroche J'avais l'impression qu'on m'avait volée Je l'ai vu partir au loin sur la route C'était vers le soir, sans se retourner S'il ne l'a pas fait, c'était sans nul doute Pour ne pas m' voir en train de pleurer Depuis, j'ai repris ma vie et mes rêves Et je me revois comme au premier jour Où il est venu, le sourire aux lèvres Et où j'ai compris ce qu'était l'amour Nous avons vécu des jours mémorables Des jours merveilleux mais hélas trop courts Puisqu'il a fallu la folie coupable De ceux qui l'ont pris au son d'un tambour De tout le pays résonnaient les cloches
Comme pour masquer cette déraison Et couvrir le bruit horrible et tout proche De ce chant cruel que font les canons Il m'écrit souvent et me dit des choses Qui étonneraient ceux qui m'ont jugée Pour m'être donnée sans loi et sans cause Aux gars qui bravaient tous leurs préjugés Quand il reviendra il y aura des cloches J'irai, s'il le faut, les faire sonner Pour prendre à témoin la vie de mes proches De l'immense joie que j'aurai trouvée Le soleil aussi sera de la noce Et tous les bourgeois ridiculisés Nous verront pa**er heureux comme des gosses Inondés d'amour et de liberté Inondés d'amour et de liberté