À mes désirs voici l'heure prospère
Oui, ce moment va combler tous mes vœux
Loin des regards sans vêtement, ma chère
Un même bain va nous voir toutes deux
Fais comme moi, quitte aussi ta chemise
Et de ton sein enlève ce mouchoir
Ne tremble pas… Crains-tu quelque surprise ?
Va, sois tranquille, aucun ne peut nous voir
Tiens, comme moi, te voici toute nue
Grands dieux, combien tu possèdes d'appas !
Combien aussi ta gorge s'est accrue
Qu'ils sont jolis les contours de ton bras
Ah, tant d'attraits dans peu je le parie
De mille amants feront le désespoir
Laisse-moi les contempler, je t'en prie
Va, sois tranquille, aucun ne peut nous voir
- Plaisantes-tu dans ce moment ?
De grâce, tes compliments vont me faire rougir
- Si tu savais en moi ce qui se pa**e
Ta vue aussi m'inspire mille désirs
Si de l'amour par la douce magie
D'être homme ici j'obtenais le pouvoir
Qu'avec transport ta flamme serait ravie
Va, sois tranquille, aucun ne peut nous voir
- Ciel, que fais-tu ?
- Sur tes lèvres de rose
Laisse-moi donc cueillir un doux baiser
- Je l' veux bien mais… tu fais autre chose
Pourquoi ta main vient-elle m'agiter ?
De tes baisers je suis toute tremblante
- Nouveaux désirs me viennent émouvoir
- Fini ? Oh, Dieu ! Prends pitié, chère amante
- Va, sois tranquille, aucun ne peut nous voir
- Mais de ma main que doit-être l'usage ?
- C'est pour calmer le feu que je ressens
Jusqu'à ce jour, toi modeste et si sage
Tu connaissais ces baisers enivrants
De ces couleurs sur les lieux que je touche
Que le contraste est ravisant à voir
- Oh, que fais-tu ? Où se porte ta bouche ?
- Va, sois tranquille, aucun ne peut nous voir
Tiens, tu renais, mais par maintes caresses
Tu veux encore expirer dans mes bras
Contre mon sein ta main droite se presse
Et l'autre main me lutine plus bas
Oh, que ton corps soit docile à ma flamme
De ton amie apprends tout le savoir
- Épargne-moi. Quel baiser ! Je me pâme
- Va, sois tranquille, aucun ne peut nous voir