Toi, l'épouse modèle, le grillon du foyer Toi, qui n'as point d'accroc dans ta robe de mariée Toi, l'intraitable Pénélope En suivant ton petit bonhomme de bonheur Ne berces-tu jamais, en tout bien tout honneur De jolies pensées interlopes De jolies pensées interlopes? Derrière tes rideaux, dans ton juste milieu En attendant le retour d'un Ulysse de banlieue Penchée sur tes travaux de toile Les soirs de vague à l'âme et de mélancolie N'as-tu jamais en rêve, au ciel d'un autre lit Compté de nouvelles étoiles Compté de nouvelles étoiles? N'as-tu jamais encore appelé de tes vœux L'amourette qui pa**e, qui vous prend aux cheveux Qui vous conte la bagatelle Qui met la marguerite au jardin potager La pomme défendue aux branches du verger Et le désordre à vos dentelles
Et le désordre à vos dentelles ? N'as-tu jamais souhaité de revoir en chemin Cet ange, ce démon, qui, son arc à la main Décoche des flèches malignes Qui rend leur chair de femme aux plus froides statues Les bouscule de leur socle, bascule leur vertu Arrache leur feuille de vigne Arrache leur feuille de vigne? N'aie crainte que le ciel ne t'en tienne rigueur Il n'y a vraiment pas là de quoi fouetter un cœur Qui bat la campagne et galope ? C'est la faute commune et le pêché véniel C'est la face cachée de la lune de miel Et la rançon de Pénélope Et la rançon de Pénélope Toi, l'épouse modèle, le grillon du foyer Toi, qui n'as point d'accroc dans ta robe de mariée... N'as-tu jamais rêvé, en tout bien tout honneur... Non ?