T'en souviens-tu, la Seine,
T'en souviens-tu comme ça me revient
Me revient la rengaine
De quand on n'avait rien
De quand on avait pour tous bagages
Tes deux quais pour m'y promener
Tes deux quais pour y mieux rêver?
Tu étais, tu étais mes voyages
Et la mer, tu étais mes voiliers
Tu étais, pour moi, les paysages ignorés
Je te disais, la Seine,
Qu'on avait les yeux d' la même couleur
Quand j'avais de la peine
Quand j'égarais mon cœur
Quand je trouvais la ville trop noire
Tu dorais des plages pour moi
Tu mettais ton manteau de soie
Et pour moi qui ne voulais plus croire
Et pour moi, pour pas que je me noie,
Tu faisais d'un chagrin une histoire, une joie
Ils te diront, la Seine,
Que je n'ai plus le cœur à promener
Ou que, si je promène,
C'est loin de ton quartier
Ils te diront que je te délaisse
Et pourtant je n'ai pas changé
Non, je ne t'ai pas oubliée
Mon amie de toutes les tendresses
J'ai gardé dans mes yeux tes reflets
J'ai gardé tes couleurs, tes caresses pour rêver
T'en souviens-tu, la Seine,
T'en souviens-tu comme ça me revient
Me revient la rengaine
De quand on était bien?
Et si j'ai vu d'autres paysages
Tes deux quais m'ont tant fait rêver
Attends-moi, j'y retournerai!
Tu seras mon premier grand voyage
Et le port où je viens relâcher
Fatiguée de tant d'autres rivages oubliés
T'en souviens-tu, la Seine,
T'en souviens-tu?