Ne me dites pas, Jules
Ne me dites pas
Que la jolie Ursule
Habite vos bras
Que, de pied en capsule
Vous la dévorez
De baisers qui la brûlent
Qui la font pleurer
Vous me racontez, Jules
Qu'elle vient tous les soirs
Qu'elle est trop somnambule
Pour s'apercevoir
Que son âme bascule
Et son corps itou
Pour l'étrange crapule
Qui habite en vous
Vous m'étonnez bien, Jules
Car cette enfant-là
A un cœur minuscule
Qui jamais ne bat
Plus têtue qu'une mule
Plus bête qu'une oie
Ce n'est que dans le tulle
Qu'elle se rendra
Vous prendriez-vous, Jules
Pour un Apollon
Et une libellule
Pour un gros bourdon?
Quelle est la tarentule
Qui vous a piqué?
Dans vos veines circule
Un poison corsé
Ne vous sentez-vous, Jules
Devant cette enfant
Quelque peu ridicule
Et fanfaronnant?
Certes, sans être nul
Vous ne brillez pas
Apollon ou Hercule
Ce n'était pas ça
Si la petite Ursule
Vous trouve à son goût
Son père lui est sur l'
Point d'apprendre tout
Je l'ai fait sans calcul
Et par sympathie
Pour que son pied au cul
Vous montre la vie
J'envoie cet opuscule
Mais sans le signer
Sans changer une virgule
Je peux continuer
Ne me dites pas, Pierre
Ne me dites pas
Que la petite Claire
Habite vos bras
Et cætera la la la la...