Thérèse, il y a des années
Où les pommiers n'ont pas de pommes
J'écris pour que vous le sachiez
La récolte n'est pas trop bonne
Depuis longtemps vous m'écrivez
Sans que, bien souvent, je réponde
La chaleur de votre amitié
M'a bien souvent rendue au monde
Trop peu de pommes au pommier
Me gardez-vous votre amitié? {x2}
Le chagrin que j'ai, cette fois,
Savez-vous tellement me pèse
Pour que vous me rendiez la foi
C'est à vous que j'écris, Thérèse
Cette année, je n'ai pas fleuri
Ou si peu que j'en porte traces
Que j'en ai les branches meurtries
Que de partout mon bois se ca**e
Trop peu de pommes au pommier
Me gardez-vous votre amitié? {x2}
Certaines années, je le crois
N'arrive pas a**ez de sève
Souffle en tempête le vent froid
S'en faut de peu que l'arbre crève
J'ai honte d'écrire pour vous
Dire que je ne peux écrire
Les mots, soudain devenus fous,
Au bout de ma ligne chavirent
Trop peu de pommes au pommier
Me gardez-vous votre amitié? {x2}
J'ai honte d'autant plus que je
Crois que vous avez d'autres peines
Auprès desquelles, pour un peu,
Je n'oserais dire les miennes
Si je ne vous ai pas écrit
C'est pas que l'amitié s'effrite
C'est pas qu'on retienne ses cris
Mais que le temps pa**e trop vite
Trop peu de pommes au pommier
Me gardez-vous votre amitié? {x2}
C'est à vous que j'écris, voyez
Mais j'aimerais tant qu'il vous plaise
Que j'adresse aussi ce courrier
À d'autres noms que vous, Thérèse
D'autres qui m'écrivent parfois
Pour me donner raison de vivre
Qu'avec vous, jamais ils ne croient
Que mon cœur cesse de les suivre
Toutes les pommes du pommier
Ne valent pas cette amitié {x2}