Dans la forêt, Arthur, Léodagan, Lancelot et Perceval sont en armure.
Lancelot : Les Egyptiens ont dû fuir à l'aube. Il reste plus qu'un campement vide de l'autre côté de la rivière.
Léodagan : Ils ont foutu le camp ces péteux.
Arthur : Vous avez réussi à récupérer quelque chose, des armes, des chevaux... ?
Lancelot : Non rien, ils ont eu le temps de tout prendre.
Perceval (tient un oud) : Si moi j'ai trouvé ça. Elles sont quand même bizarre leurs arbalètes.
Générique
Scène 1
Arthur est dans le lit de Démétra, il joue de l'instrument égyptien.
Démétra : Ça vient d'où ce machin ?
Arthur : Egypte.
Démétra : Et pourquoi vous en jouez ?
Arthur : J'aime bien.
Démétra : Nan mais j'veux dire, pourquoi vous en jouez maintenant ?
Arthur : Je n'sais pas moi, c'est comme une sérénade.
Démétra : Une ?
Arthur : Une sérénade, pour vous séduire.
Démétra : Ben, vous avez pas besoin d'me séduire puisque j'suis déjà là.
Arthur arrête de jouer, pose l'instrument et s'allonge.
Arthur : Pff, j'ai compris...
Démétra : Bah excusez-moi mais la première fois que je vous ai vu vous m'avez dit "bonjour rendez-vous ce soir dans votre chambre", maintenant ça fait trois ans qu'on s'voit et vous jouez de la mandoline pour me séduire...
Arthur : Du oud.
Scène 2
Arthur et Guenièvre sont au lit. Il joue du oud, et Guenièvre essuie des larmes avec un mouchoir en reniflant.
Arthur : Qu'est-ce qu'il y a, ça vous plaît pas ?
Guenièvre : Si mais c'est tellement triste.
Arthur : Triste ? Pourquoi triste ?
Guenièvre : Ça me fait penser à ceux qui sont loin de chez eux.
Arthur : Mais qui, qui est loin de chez eux ?
Guenièvre renifle.
Guenièvre : Je sais pas, tous ces gens qui sont obligés de quitter leurs terres et qui se lancent à corps perdu sur les routes pour fuir l'oppression.
Arthur : Qu'est-ce que vous me chantez ?
Guenièvre : Vous savez hein, quand on est déraciné, on est plus que la moitié de soi-même !
Arthur : Mais vous êtes pas déracinée, vous, que je sache !
Guenièvre : Cette musique, ça m'évoque ma Carmélide natale, le vent dans les saules, nos jeux dans la neige au pied du mur d'Hadrien…
Arthur : Vous y retournez deux fois par mois en Carmélide, puis vous êtes venue ici pour devenir reine, vous allez pas me sortir que vous vous êtes lancée à corps perdu pour fuir l'oppression !
Guenièvre : Oh mais fichez-moi la paix ! Ça me rend triste c'est tout. J'ai pas à fournir d'explication.
Arthur : Ben qu'est-ce que je fais moi, j'arrête alors !
Guenièvre : Oh non non continuez.
Arthur se remet à jouer. Guenièvre pleure de plus belle.
Arthur : Oh non mais ça va bien maintenant ! Vous pouvez pas penser à autre chose qu'à la Carmélide !
Guenièvre : Mais je pense plus à ça, c'est cette musique, cela me fait penser à des petits chiens.
Arthur : Des petits chiens…
Guenièvre : Mais je sais pas oui des petits chiens. C'est tellement fragile les petits bébés chiens.
Arthur : Mais quel rapport ?
Guenièvre : Ils se lancent dans la vie avec tellement de courage…
Arthur soupire et retourne le oud en croisant les bras.
Guenièvre : Mais vous jouez plus ?
Arthur : Non ça va. Là j'en ai marre.
Guenièvre : Bah. Pourquoi ?
Scène 3
Chambre de Séli et Léodagan.
Léodagan : Il était déjà chiant avant, voilà qu'il joue de la guitare maintenant.
Séli : À ce train-là, c'est pas demain qu'on aura un petit fils, croyez-moi !
Léodagan : Oh non mais il nous aura tout fait. Quand je pense que les saxons sont à deux doigts de raser le pays, qu'y a pas une tourelle qui tient debout et l'autre, il fait de la musique.
Séli : C'est un mou. Le pouvoir lui est tombé dessus comme la misère sur le pauvre monde, il a pas les épaules.
Léodagan : Et en attendant, c'est lui le patron, sous prétexte qu'il a retiré une épée d'un rocher !
Séli : En attendant vous z'avez pas réussi à la retirer vous !
Léodagan : Oui ben c'est bien dommage, parce-que si j'avais réussi, je serai pas en train de jouer du crin-crin, croyez-moi ! Oh et puis j'en ai marre ! (criant) Eh oh, ça va pas bientôt finir non ? (La musique s'arrête). Là, quand on se fâche, y a toujours un résultat !
Arthur recommence à jouer en chantant fort.
Séli : Et oui, c'est lui qui l'a retirée, l'épée.
Générique de fin
Arthur joue du oud. Puis, Perceval commence à marquer le rythme en tapant sur un tambour. Et Karadoc se met à chanter.
Karadoc : Comme la neige dans le vent…
Arthur : Non non non non non non, merci, merci, c'est bon. Ca**ez-vous d'ailleurs. Ça m'énerve, ça. Barrez-vous.
Karadoc et Perceval se lèvent.
Arthur voix off : Faut toujours qu'on se fa**e emmerder.