Arthur déjeune avec sa belle-famille, le père de Léodagan, Goustan, est aussi de la partie.
Goustan : Qu'est-ce que vous pouvez bouffer en Bretagne... pas étonnant qu'vous vous traîniez comme des limaces sur les champs d'bataille.
Léodagan : Combien d'fois j'ai voulu mettre à mort le cuisinier, père, mais c'est c'ui là qu'est toujours intervenu !
Arthur : J'suis chez moi, si j'veux désinguer mon cuisinier j'suis a**ez grand pour l'faire tout seul.
Goustan : Chez nous en Carmélide, deux cuisiniers meurent par semaine. Pas vrai mon fils ?
Léodagan : Vrai.
Ils rient, d'un rire on ne peut plus terrifiant.
Générique
Scène 1
Goustan : Dites moi Sire Arthur, s'cusez moi d'vous déranger pendant votre digestion, mais qu'en est-il de la venue de l'héritier ?
Séli : Alors là beau-père, vous vous engagez sur un terrain glissant.
Guenièvre : Ben non on y pense hein.
Léodagan : On se ruine le gosier à leur crier sur tous les tons, y a rien qui s'profile, on est découragé !
Goustan : Ah je comprends qu'avec deux livres de viande sur l'estomac, on n'soit pas très actif dans la chambre à coucher...
Goustan et son fils rigolent.
Goustan : Ça ronfle à faire craquer le joint des murs...
Arthur : Ecoutez, seigneur Goustan, y a p'tet pas l'feu au lac, si ? J'ai pas encore 90 ans que j'sache. J'peux p'tet encore gouverner un peu avant que j'sois complètement sénile, nan ?
Séli : Et si vous crevez sur un champ d'bataille ? On est marrons.
Goustan : Oh mais vous inquiétez pas... bien planqué derrière trois rangées d'archers... on ne risque pas grand chose, et on a même le temps de finir ses tartines.
Guenièvre : Grand-père je vous a**ure que les enfants sont une chose dont nous parlons régulièrement.
Goustan : Oh oh mais c'est pas en en parlant que vous allez les faire venir ma p'tite fille ! Il faut vous remuer un peu les miches ! (nouveau rire avec son fils) A moins que vous n'ayez les noyaux atrophiés, confits dans la graisse...
Léodagan et lui ont un rire de psychopathes.
Scène 2
Goustan : Quand vous les aurez ces enfants évitez toutes les imbécilités modernes, les gentillesses les caresses, les p'tits bisous, ce genre de conneries... non, les enfants, il faut les détester ! (donne une petite tape sur la tête de Léodagan qui rit) C'est comme ça qu'ils deviennent hargneux !
Guenièvre : Oh quand même, un p'tit bisou d'temps en temps hein...
Léodagan : Bah c'est pas avec des p'tits bisous qu'vous en f'rez des chefs d'état !
Arthur : J'suis désolé moi j'ai été élevé par un fermier, il m'adorait j'vois pas où est l'problème.
Goustan : Ah mais c'est justement parce que vous avez été... cocolé par une lopette de jardinier... que vous gouvernez comme une femme !
Léodagan : Tenez c'est l'mot que j'cherchais, il gouverne comme une femme !
Séli : Qu'est-ce que vous voulez, quand il s'prendra une dague dans l'dos par un traître, il s'dira p'tet qu'il aurait dû être plus ferme.
Goustan : Mais regardez mon fils, Léodagan, toute ma vie je l'ai traité de trou du cul, et bien regardez l'résultat ! Tout l'monde l'appelle le Sanguinaire.
Léodagan acquiesce avec fierté.
Arthur : Comment mais j'croyais qu'c'était vous le Sanguinaire ?
Goustan : Ah non, moi c'est Goustan Le Cruel.
Arthur : Ah le Cruel, oui...
Goustan : Et vous Sire Arthur, c'est Sire Arthur le Juste, c'est ça hein ? (le Roi acquiesce) On pourrait p'tet l'appeler aussi le Bon, le Sympathique pourquoi pas... (rit)
Léodagan : Le mou ! (rit)
Goustan : Le mou ! (mort de rire)
Léodagan : Le gentillet !
Goustan : Le gentillet ! (éclate de rire)
Guenièvre : Je suis désolée mais mon mari est très respecté, le monde entier doit nous rendre visite.
Goustan : Mais c'est parce que c'est une attraction mondiale...
Scène 3
Léodagan : Ça fait des années que j'lui répète de monter des tourelles sur la côte ouest, pas moyen !
Séli : Les envahisseurs ont une jolie route toute tracée y a même des panneaux d'indication s'ils se perdent en route.
Léodagan : C'est la porte ouverte à la menace !
Goustan : Il a fait pareil avec les Romains. Il compte pactiser avec toutes les crapules du continent ?
Arthur : Attendez, moi j'vais être clair, on m'appelle peut-être pas le Sanguinaire, ou le Cruel, ou l'Assa**in, ou le Dégénéré, mais les Romains ont fédéré la Bretagne avant que j'arrive. Et depuis qu'ils sont là on a les routes, les aqueducs, la médecine, les écoles...
Guenièvre : On a même un théâtre !
Goustan : Un théâtre ! Voilà qu'il s'prend pour un grec maintenant !
Léodagan : Ça s'rait moi j'aurais fait raser c'machin d'puis longtemps !
Séli : Ah bah non, pas l'théâtre, j'sais qu'on s'y fait chier mais quand même.
Guenièvre : Ah père je vous interdit de toucher au théâtre hein !
Goustan : Et voilà... la mère et la fille qui interdisent au père... la décadence est en marche.
Générique de fin
Goustan : Le problème en Carmélide, c'est la chute démographique. Tout l'monde fout l'camp.
Guenièvre : Bah à force de couper la tête à tout l'monde pour un oui pour un non...
Léodagan : On a toujours fait comme ça.
Séli : Du coup ça s'dépeuple, faut admettre que c'est logique.
Goustan : Je m'demande quand même bien où ils vont, ces empaffés d'paysans...
Arthur : Bah ils viennent ici.
Arthur (Voix Off) : Entre l'Sanguinaire et l'Juste, ils ont choisit.