Restons chez nous, rideaux tirés, restons chez nous des
Années
Restons chez nous, sur le velours, la peau mouillée d'amour
Dehors, les hommes font leurs affaires d'argent
Leurs commerces d'amour, leurs éternels discours
En dansant sur des musiques mortes
Si leur soleil est mort, le nôtre brûle encore
À l'abri, entre nos bras de chair
Restons chez nous, loin de la ville, nos corps sont calmes
Et tranquilles
Peau contre lèvre, jour après nuit, le temps ruisselle
Sans bruit
Dehors, le monde continue sa course folle
À travers les éclairs, entre deux coups de guerre
En frappant sur ses propres enfants
Si leurs étoiles meurent, que la nôtre demeure
À l'abri, entre nos bras de chair.