Al (Matière Première) - Le destin des immigrés lyrics

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Al (Matière Première) - Le destin des immigrés lyrics

[Couplet 1] Je courais sur les Champs le 12 juillet, j'ai baisé le match contre l'Algérie J'ai jailli, maintes fois on m'a rejeté ce que je suis J'ai été à un sitting devant la mairie C'était fermé, alors j'ai pété les clefs, c'qu'ils n'ont pas capté C'est qu'l'itinéraire va du hall à la Voie Lactée Comme on donne le droit de vivre, on m'a donné un visa Sur mon CV, j'ai dû cacher mon visage Les lois sont sur des plaques de marbre, celles qui me concernent sur du PQ J'ai eu le gilet jaune, les pompes de sécu L'Hexagone n'a pas d'éthique, pendant ma quête On m'a tué en me collant des étiquettes Sortant de taule, je n'avais toujours pas payé ma dette J'ai pas fini de payer la couleur de ma tête Privé du plaisir comme une femme excisée Je suis l'exil, exit mon droit d'exister [Refrain (*2)] Fait de discorde et d'unité, d'orgueil et d'humilité Courageux et pétrifié Espoir, résignation, réunifiés C'est moi, le destin des immigrés [Couplet 2] Ma vie est dans le viseur des idées reçues Chaque jour, chaque heure, chaque minute ça sent le roussi Je suis tombé du train d'atterrissage d'un Airbus On a retrouvé mon corps près de Roissy J'étais choqué devant ma télé face à ce môme insultant sa daronne J'm'appelle Tarek, j'm'appelle Astou, j'm'appelle Badara J'étais un hadji qui revenait de la Mecque pour qui on a fait Sadara Du visage de ma mère a disparu son sourire radieux En juillet, les charters deviennent des radeaux Dans le ghetto, les flics rôdaient, sur ma vie, vu du Tiers-Monde c'était l'Eldorado Je voulais sauver ma peau, on m'a parlé de choisir un drapeau Quand il y a une brèche, fais gaffe avec quoi tu colmates Ma cité a cramé, pour éteindre le feu, ils ont envoyé Harry Roselmack [Refrain] [Couplet 3] Je suis rêves et cauchemars se croisant à une intersection Ma couleur fut cla**ée comme imperfection Je me suis reconnu à travers des textes de rap J'ai répondu aux insultes du Pape J'ai dû trouver des raisons pour n'pas bédave, pour n'pas tiser Où il n'y a plus que le diable avec qui pactiser C'est par un grossiste dans un bête de fer que les enfants se font baptiser J'ai attisé les rancœurs, on a jeté l'opprobre sur ce que j'ai réalisé Les coups de feu venaient de l'Élysée Quand on m'évoque, l'homme pleure ou bien l'homme rit J'étais l'eau dans les poumons de Taoufik El Amri Ceux que je représente aimeraient Que l'on donne à chacun le même respect J'ai pas eu le même air à respirer Les mêmes joies, les mêmes craintes à inspirer Le même bonheur auquel aspirer [Refrain (*4)]